Maladie particulièrement dangereuse pour les tomates, ce virus du fruit rugueux brun de la tomate, autrement appelé ToBRFV (Tomato Brown Rugose Fruit Virus), est tout nouveau et a été découvert en 2014. Il s’est propagé à grande vitesse dans les quatre coins du monde. Inoffensif pour l’humain, il est néanmoins la cause de plusieurs pertes de cultures allant parfois jusqu’à 100% des fruits qui en sont touchés.
Mais qu’est-ce que ce virus mystérieux ? D’où vient-il ? Comment lutter et protéger nos récoltes de tomates ? Voici tout ce que vous avez besoin de savoir sur le virus du fruit rugueux brun de la tomate.
Le virus du fruit rugueux brun de la tomate : ses origines
Ce phytovirus ToBRFV a été localisé pour la première fois en Israël en 2014 et s’est rapidement propagé dans les pays voisins jusqu’à atteindre l’Allemagne, les Etats-Unis et le Mexique en 2018.
Il atteint ensuite le Canada, l’Italie, le Royaume-Uni, la Turquie et même la Chine en 2019.
Cette maladie virulente affecte les cultures de tomates mais aussi celles des poivrons. On a également détecté sa présence sur certaines mauvaises herbes (telles que la morelle noire) et sur des plantes ornementales comme les pétunias, entre autres.
Comment se transmet le virus ToBRFV ?
Faisant partie des tobamovirus, sa transmission est très rapide.
La propagation se fait en principe par transfert de semences contaminées. Il peut se transmettre par contact direct entre plantes, ou encore via les greffons et les boutures qu’on utilise pour la plantation.
Il peut aussi se transmettre à cause des outils, des vêtements contaminés ou des mains des humains en manipulant la culture. Même l’eau peut en être l’auteur.
Très résistant, le ToBRFV peut rester plusieurs mois, voire plusieurs années, sur une plante et donc peut rester contagieux tout ce temps.
On a même détecté une transmission par le biais d’insectes pollinisateurs qui se déplacent de plantation en plantation (comme le bourdon, par exemple).
Le virus se propage principalement en pépinière (de par les boutures et les greffes).
Quels sont les symptômes de la tomate atteinte du virus ?
Ce nouveau virus de la tomate est assez fourbe, car les symptômes n’apparaissent pas au premiers abords sur le légume. D’ailleurs, lorsque la tomate en est atteinte, elle paraît tout à fait saine mais devient néanmoins très contagieuse. Et pire même, certaines plantes sont même totalement asymptomatiques ! Ce qui ne les empêche pas d’être très contagieuses.
- Les premiers symptômes qui se voient sur la tomate sont un brunissement et de plissement au niveau des sépales des fleurs. Certains fruits sont marqués par certaines taches décolorées (jaune, brunes, pâles) avec symptôme rugueux et résultant de fruits relativement déformés. Et quelques feuilles peuvent démontrer un changement de teinte en mosaïque, des tâches marbrées (jaunissement) et un rétrécissement.
- Sur le poivron, c’est à peu près la même chose : sur ses feuilles, il est victime de jaunissement et de déformation. Sur ses fruits, le poivron se voit déformé, jaunir et voit l’apparition de rayures vertes ou de plages nécrotiques brunes.
Il faut noter que le virus se propage plus facilement lorsque les végétaux sont sous serre ou dans une pépinière plutôt qu’en pleine luminosité, et ce, peu importe la saison.
Il a tendance à frapper la plante lorsque celle-ci est trop chargée en fruit, ce qui la rend plus faible et plus stressée.
Comment le détecter si les symptômes ne viennent pas immédiatement ?
Bien évidemment, pour le fait que les symptômes ne se voient pas au premier abord, on ne peut pas détecter immédiatement le virus du fruit rugueux brun de la tomate à l’œil nu. Il faudra alors penser à analyser la plante suspecte par un laboratoire spécialisé. Sinon, il existe des kits de détection du ToBRFV sous forme de bandelettes “immunostrips”.
Quels sont les moyens de lutte contre le virus du fruit rugueux brun de la tomate ?
Tout comme le mildiou de la tomate, il n’existe pas de traitement curatif. En effet, il faut savoir qu’aucune variété de tomates ne dispose d’un gène suffisamment résistant au ToBRFV. Quand bien même certaines tomates possèdent une certaines résistantes à d’autres virus de type Tobamovirus comme le TpMV ou le TMV, toutefois, même ces gènes résistants ne peuvent pas contrer ce nouveau virus.
Pour le poivron, c’est différent. Ce dernier possède aussi des gènes résistants aux autres Tobamovirus, ce qui lui permet dans certains cas de pouvoir lutter contre la propagation du ToBRFV.
Sinon, lorsque vous repérer la maladie sur un de vos plants (après un diagnostic préalable), le mieux à faire est de retirer délicatement le plant malade et de le détruire en les incinérant pour éviter la propagation.
Du coup, la seule chose à faire contre ce virus rugueux brun de la tomate sont les méthodes préventives.
Les moyens de lutte préventifs
- Pour contrer la venue de ce virus, il faudra penser à nettoyer et désinfecter régulièrement les outils et les vêtements, mais aussi les mains, les chariots, et tout autre objet pouvant entrer en contact avec la culture.
- Egalement, il faudra penser à inspecter de manière régulière chaque plant, et isoler éventuellement ceux qui peuvent être suspects. Pour cela, arrachez leurs racines et déposez-les dans un sac pour éviter le contact.
- Si vous avez détecté une poignée de plantes infectées par le ToBRFV, il faudra procéder à leur destruction en les brûlant ou en les enterrant. N’oubliez pas les plantes aux alentours qui peuvent aussi être contaminées par ce nouveau virus de la tomate.
- La rotation de certaines cultures peut être un moyen de lutte contre ce virus brun. En effet, plus la rotation est longue, plus les chances s’agrandissent pour se débarrasser de cette maladie.
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